Pygocentrus caribe
Noms communs
Black eared piranha, black shoulder piranha, Orinoco red-belly Piranha, Serrasalmus cariba, Donkey castrator, caribe, cariba
Répartition
Pygocentrus caribe est présent au Vénézuela (bas Rio Orinoco, Rio Apure et leurs affluents) et en Colombie (haut Rio Orinoco et ses affluents).
Historique
1821 : Référencé par Humboldt & Valenciennes sous l’appellation Pygocentrus cariba
1850 : Référencé par Valenciennes sous l’appellation Pygocentrus caribe
1875 : Référencé par Lütken sous l’appellation Pygocentrus notatus
1911 : Référencé par Fowler sous l’appellation Pygocentrus stigmaterythraeus
Biologie
Taille / morphologie:
38cm maximum
Les clés de distinction du Pygocentrus caribe sont :
– Tache humérale noire plus ou moins marquée
– Oeil (iris) argenté, pigmentation noire des extrémités hautes et basses
– Flancs argentés
Très coloré à l’état juvénile, P. caribe perd sa couleur orange/rouge avec l’âge (tâche humérale également) pour prendre sa couleur gris/argent définitive. Son front et sa gueule se développent également fortement. Adulte, on le qualifie parfois de “bulldog faced piranha”.
En période de reproduction, l’espèce revêt une coloration noire intense qui lui vaut d’être parfois appelé à tord Serrasalmus niger par les populations locales.
Mode de vie
Comme Pygocentrus nattereri, il se regroupe généralement en banc de centaines d’individus, souvent en eau calme et claire.
Le caribe est probablement l’espèce la plus carnivore du genre Pygocentrus. L’exemple s’illustre notamment par un phénomène particulier qui apparaît en saison sèche : il se dirige d’instinct sur les zones de nidification des grands volatiles migrateurs qui s’y regroupent par milliers chaque année à période fixe, profitant du faible niveau des eaux pour s’installer sur la végétation désormais émergée. 20 à 30% des oisillons terminant leur premier envol à l’eau, caïmans et piranhas (P. caribe entre autre), ont appris, avec le temps, à se rendre sur les lieux de cet événement annuel.
Enfin, l’espèce est également appelée “donkey castrator”, pour sa fâcheuse tendance à s’attaquer aux “parties” les plus tendres des boeufs traversant les grandes fleuves du Vénézuela.
L’espèce vit en pleine eau dans des zones sableuses et riches en végétation, elle cohabite plus ou moins avec Serrasalmus irritans, un pirambeba qui se mèle souvent aux groupes de P.caribe sans être inquiété.
Comme pour tous les Pygocentrus, la croissance du caribe est extrêmement rapide au stade juvénile puis décroît avec l’âge.
Un cariba adulte est impressionnant
Reproduction en captivité
Pygocentrus caribe serait reproduit en bassin extérieur par des fermes d’élevages au Vénézuela et en Colombie à des fins commerciales.
Maintenance en aquarium
Comportement :
Bien que réputé comme étant l’espèce la plus agressive du genre, il est souvent craintif.
Il n’est pas rare en effet qu’il soit pris de panique soudaine en cas de mouvement brusque de votre part. Certains peuvent alors opter pour un immobilisme total (ce qui peut effrayer); d’autres préférerons le jeu de l’autruche et pourront vous tourner le dos.
Le stress provoqué par un changement d’environnement (nouvel aquarium, nouvelle disposition des éléments de décors, changement d’eau brutal…), peut également amener certains individus (surtout chez les jeunes) à refuser de se nourrir pendant un certain temps. Si le traumatisme persiste plus de quelques jours, évitez au maximum les déplacement devant l’aquarium, limitez le temps d’éclairage et la fréquence du nourrissage.
Les moeurs de P. caribe en captivité sont parfois complexes. Ne soyez pas trop inquiets si ils refusent de se nourrir pendant 1 ou 2 jours ou s’ils perdent subitement leurs couleurs. Il s’agit donc d’une espèce qui demande une attention permanente et une certaine patience de la part de son propriétaire.
Cohabitation avec les autres Pygocentrus :
Le caribe est probablement l’espèce la plus agressive du genre Pygocentrus. La maintenir avec d’autres espèces de Pygocentrus nécessite de prendre un minimum de précautions : leur fournir un espace important (au strict minimum 200L par individu adulte), les nourrir fréquemment.
P. caribe prendra rapidement la tête du groupe. Il est d’ailleurs reconnu que le meneur élimine parfois ses concurrents directs pour assurer sa position au sein du groupe. A l’inverse, certains dominés peuvent également s’allier afin d’éliminer le meneur. Quoi qu’il en soit, maintenir un tel groupe est parfois synonyme de pertes, étant donné leur caractère plutôt instable dans nos aquariums : la fuite à long terme n’est pas possible pour un individu qui doit être donc se faire accepté ou être tué…
Mieux vaut l’élever avec ses semblables
Certains aquariophiles préconisent même l’utilisation d’une tête motrice, afin de les “occuper” et de canaliser leur agressivité. D’autres préconiseront l’achat d’un individu de taille plus importantes que ses colocataires afin de faciliter l’assise de la hiérarchie au sein du groupe.
Volume requis :
Pour la maintenance d’un groupe d’adultes, il faut prévoir spacieux. L’espèce atteint en effet 40 cm de long et est assez territoriale. Une bonne base est un aquarium de 250 cm de long et 60 cm de large et 60 de haut pour un petit groupe de 4 ou 5 adultes. Afin de déterminer la taille du banc, Il est d’usage de considérer que 200L brut par individu sont nécessaires. Quoi qu’il en soit, maintenir cette espèce dans une cuve aux dimensions inférieures à 200x60x60 est une aberration.
Agencement de l’aquarium :
Instinctivement, P. caribe est susceptible d’éliminer rapidement un individu blessé ou montrant des signes de faiblesse ou de maladie. Veillez donc à apportez un maximum de cachettes pour permettre à ces derniers de se protéger le temps de leur convalescence.
Veillez également à laisser un espace dégagé important pour leur permettre de se dépenser un maximum.
Disponibilité, prix
Pygocentrus caribe est très rarement disponible à la vente en France et, le cas échéant, coûte très cher. La période d’import des juvéniles est très courte, d’avril à juin. Prévoyez entre 30 € et 50 € pièce pour un juvénile de 3/4 cm et environ 80 / 100 € pour un subadulte de 12 / 15 cm. Les spécimens plus agés se vendent entre 150 et 300 € pièce.
Les spécimes adultes de plus de 35 cm sont communs en captivité
Bibliographie / Webographie
-Web:
Frank Magallanes (OPEFE), www.opefe.com
www.Piranhakeepers.com,
M.SCHLESER, David, Piranhas, a complete pet Owner’s manual (2nd edition) , Hauppauge NY 11788, BARRON’S, 2008, 95 p
-Crédit photos:
Jeremy Guidet
Adrien Leroy
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